« Travailler dans la communication en restant authentique », le témoignage de Claire Rénier (happn)
Pouvez-vous nous présenter votre parcours en quelques mots ?
J’ai débuté ma carrière dans les relations presse. J’ai commencé en étant stagiaire d’abord, puis junior au sein de l’agence Hopscotch, sur un poste dédié aux médias audiovisuels. Pendant 2 ans, j’ai pu appréhender le métier des relations presse avec le côté broadcast et la gestion d’une grande diversité de clients.
Je travaillais aussi bien pour l’Institut Curie que pour Lego, ou encore les déménageurs bretons. C’était une gymnastique constante, mais du coup cela m’a permis de créer un super réseau.
Ensuite, j’ai rejoint une autre agence, qui s’appelle Weber Shandwick, où je me suis spécialisée dans le domaine de la tech et du corporate. Je travaillais notamment pour des marques telles que Nespresso, Oppo ou encore Philips. J’ai poursuivi mon expérience au-delà des relations presse et audiovisuelles, en intégrant l’influence, la presse écrite, la presse online, dans un domaine encore plus spécifique.
À la suite de ce parcours, j’ai voulu rejoindre un annonceur. Et le secteur du dating, c’est quelque chose qui m’a toujours beaucoup parlé. J’ai commencé chez happn il y a 4 ans et demi en tant que responsable des relations presse, avant d’évoluer vers le poste de directrice de la communication.
En quoi consiste votre rôle en tant que directrice de la communication chez happn. Quelles sont vos principales missions ?
Déjà, il faut préciser que le métier de directrice (ou directeur) de la communication peut être très différent d’une entreprise à une autre, selon sa structure. Chez happn, nous sommes environ 80-90 salariés. Et malgré notre grand nombre d’utilisateurs et d’utilisatrices (140 millions de membres partout dans le monde, ndlr), nous restons une assez petite boîte, une sorte de mélange entre startup et scale-up.
Mon rôle en tant que directrice de la communication chez happn consiste à faire de la stratégie, à échanger avec l’équipe créa, à aller voir le CRM pour réfléchir aux synergies que l’on pourrait développer ensemble, et synchroniser nos actions avec l’international.
Pour résumer, je dirais que mon travail s’articule autour de 3 grandes thématiques :
- La communication corporate : pour accompagner nos dirigeants dans ce scope, faire rayonner la marque dans les événements, en presse, dans les affaires publiques, autour d’enjeux plus politiques sur la scène tech franco-européenne.
- Le storytelling produit : pour collaborer avec les équipes en vue d’améliorer les fonctionnalités de notre application, qui est très tech, tout en racontant une histoire, car derrière cette app, il y a des célibataires et nous essayons de répondre à leurs besoins.
- La partie consumer : pour avancer sur les sujets en lien avec les relations presse afin de faire vivre la marque à l’international, mais aussi gérer des partenariats, renforcer la notoriété, travailler sur la plateforme de marque, sur nos messages…
En quoi la créativité représente-t-elle une part importante de vos missions ?
Chez happn, nous avons une grande liberté pour nous lancer dans des projets. Nous avons la chance de bénéficier d’une grande confiance et d’avoir carte blanche. Parfois, il y aura des sujets où l’on se plantera et d’autres où l’on va réussir. Je pense que c’est une question de personnalité. Je travaille notamment en binôme avec la directrice de création. Nous nous interrogeons constamment sur la manière dont notre application peut exister de façon différente des autres.
On a pris le parti de se dire qu’on avait envie d’être hyper créatifs. Pour cela, on fonctionne comme une agence créa.
On va se mettre au service des marchés. On va aller voir l’équipe France pour travailler avec elle, ou alors d’autres équipes vont venir nous voir pour nous demander de développer des concepts à présenter pour des marques.
Je pense que j’ai gardé un peu de cet ADN créatif, que j’avais en agence, en passant chez l’annonceur.
C’est un peu le mélange de tous les mondes parce je vais pouvoir à la fois avoir ce côté « mini-agence », tout en ayant la capacité de travailler avec des équipes en charge de la data, du produit, du CRM, du marketing… Et cela donne une expérience qui n’a absolument rien à voir avec ce que l’on pourrait penser du fait de travailler chez un annonceur.
Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier au quotidien ?
Tout d’abord, il y a le secteur du dating. C’est un vrai coup de cœur pour moi, parce que j’ai la possibilité de travailler sur une telle diversité de projets. Je vais pouvoir parler de tous les sujets qui entourent le quotidien des célibataires. Par exemple, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec une ONG pour encourager les célibataires à voter. J’ai lancé une campagne féministe pour rappeler que le droit de vote des femmes ne remonte pas à si longtemps que cela. J’ai aussi pu travailler avec SeLoger pour la campagne CrushZone autour de la data… C’est incroyable de pouvoir autant travailler dans l’univers qui fait aussi partie de mon quotidien en tant que trentenaire. C’est quelque chose qui m’imprègne beaucoup. Et l’autre point, c’est le fait de pouvoir faire preuve de créativité dans le cadre de mon travail.
La marque, c’est quelque chose auquel je crois à fond. Et même si, parfois, la notion de performance en marketing et la communication peuvent avoir du mal à coexister, je trouve que la marque représente un univers passionnant dans lequel je m’épanouis.
À la fin de la journée, lorsque je quitte mon bureau, je continue quand même à être une consommatrice. Pour moi, une marque, ça doit me parler. Je trouve que c’est quelque chose qui est essentiel.
Comment voyez-vous l’évolution de votre métier dans les années à venir ?
Je pense que la communication est un secteur qui a été très chamboulé ces dernières années. Il y a eu une ère post-Covid qui a nécessité de re-réfléchir à la stratégie, de mieux rationaliser les choses. Je suis assez confiante parce que l’univers de la comm’ a toujours connu des challenges : soit il y avait trop de candidats pour peu de places, soit il y avait un tournant économique et du coup, on devait pousser un peu plus loin la réflexion pour mettre en place des actions davantage orientées business pour apporter plus de revenus.
Les communicants, ce sont des personnes qui savent rebondir dans tout type de contexte.
Il s’agit notamment de garantir que l’on n’utilise pas l’IA n’importe comment, surtout dans des métiers où il y a de la création avec de l’IA, pour ne pas détériorer l’image de la marque dans ces enjeux-là. Même si les moyens risquent de changer, on peut réussir à coexister dans un univers aussi saturé. Pour moi, cela fonctionnera toujours. C’est juste que la communication va peut-être prendre des prismes différents en avançant.
Quel conseil donneriez-vous à de futur(e)s professionnel(le)s de la communication qui hésiteraient à s’engager dans la même voie que vous ?
Je me suis posé cette question : qu’est-ce que j’aurais aimé entendre il y a une dizaine d’années ? Je trouve que parfois, dans la comm’, on va beaucoup nous parler de networking, de contact, de réseau. Je trouve que c’est quelque chose qui est un peu effrayant. Quand je me suis lancée dans le métier, même si je suis assez sociable, je trouvais que ce côté pouvait sembler très intimidant. Il fallait être capable de décrocher son téléphone et d’avoir les bons numéros dans son répertoire.
Si je pouvais partager un conseil, ce serait de dire aux jeunes générations que l’on peut travailler dans la communication tout en restant très authentique et sans forcer sa nature.
Quand je participe à un événement de networking, je ne vais pas forcément aller parler à tout le monde, mais je vais me concentrer sur deux personnes. Et en fait, avec ces deux personnes, j’arriverais certainement mieux à avoir une conversation suffisamment qualitative, si elles me parlent de quelque chose qui va vraiment m’intéresser, me recommander des choses qui me seront utiles, ou encore me mettre en relation avec d’autres professionnels du secteur.
Il ne faut pas avoir peur du côté communiquant à tout prix. Je trouve que l’on peut exister dans ce métier tout en restant la plus naturelle possible.
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Abdel khalik Abdel khalik
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